Phytothérapie en élevage de petit ruminant

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phytotherapie chevres

La démarche

Inès DE RANCOURT et Daniel GILLES, installés depuis 2011 en élevage caprin, l’exploitation est en agriculture biologique sur 27h (luzerne, orge, prairies) avec un troupeau de 60 chèvres chamoisées cornues. Production de Picodons et fromage frais de chèvres. Accueil à la ferme : Chambres d’hôte/ gîte et relais avec le label Accueil Paysan. Vente de fromages à la ferme et sur les marchés de SAOU.

Le projet est né de la volonté du Syndicat Caprin de la Drôme de travailler sur la lutte parasitaire en élevage et d’accompagner ces recherches par des expérimentations scientifiques. Depuis 2014, des essais à la ferme ont été mis en place en partenariat avec l’antenne du FiBL France.

C’est innovant de travailler en partenariat entre éleveurs /chercheurs et vétérinaire, d’associer les savoirs empiriques des éleveurs à l’expertise d’un laboratoire de chercheurs. C’est aussi innovant d’avoir le suivi encadré d’un vétérinaire sur un problème parasitaire.

 

Ces travaux partent d’enquêtes au sein des élevages qui ont répertorié les plantes administrées. On a ressorti différents mélanges que les éleveurs utilisent traditionnellement. Nous testons scientifiquement des mélanges complexes de 5 à 6 plantes selon un protocole. Les éleveurs utilisent des alcoolatures en préventif et des huiles essentielles en curatif, par exemple des mélanges de ronce, noyer et absinthe sous forme d’alcoolatures en préventif et origan, thym, girofle, boldo en traitement curatif. Un essai a été fait sur les effets du sainfoin sous forme de bouchons sur les parasites et la qualité des produits laitiers. L’objectif de cet essai était multiple tester l’influence du sainfoin sur le parasitisme et évaluer l’effet de ce composé alimentaire sur la qualité gustative du lait et du fromage. Il y a eu une légère efficacité préventive mais une différence significative au niveau gustatif.

Points forts et difficultés

Grands points forts :

Soigner les animaux par les plantes correspond à notre éthique. Il y a un enjeu fort autour de la réduction de l’utilisation d’antibiotiques et d’antiparasitaires en élevage afin que ceux-ci ne se retrouvent pas dans l’alimentation humaine. Le point fort est aussi notre environnement de pouvoir utiliser les plantes qui nous entourent pour améliorer la santé de nos animaux.

Difficultés :

- cela nécessite du temps pour observer et  expérimenter

- la réglementation est très restrictive, les plantes transformés sont considérées comme des médicaments et soumises à des prescriptions vétérinaires. L’automédication par l’éleveur et interdite. Il faut arriver à faire connaître ses pratiques

- Il peut y avoir des effets secondaires non désirés. Tout n’a pas été mesuré, analysé, expliqué, certaines solutions à base de plantes ont semblé être efficaces pour certains cas et d’autres fois, elles n’ont eu aucun effet.

Conseils de

C’est toujours intéressant d’échanger avec d’autres éleveurs, de discuter de nos pratiques, d’aller voir ce qui se passe ailleurs.

Ressources

Le site Internet du Syndicat Caprin a tout un volet sur la phytothérapie : www.scaprin26.com

Ce travail de recherche va se poursuivre sur d’autres problèmes de santé animale.

Contact

Participation à un groupe d’échanges composé de seize éleveurs, d’un vétérinaire, d’un pharmacien et deux techniciens qui ont testé, utilisé, discuté autour de l’usage des plantes et extraits de plantes pour le soin des caprins.