L'accueil social et thérapeutique
Nicolas et Laure
La démarche
Présentation de la ferme :
Nicolas et Laure Charroin, son épouse, sont installés en polyculture élevage depuis 2006 et associés dans un GAEC entre époux depuis 2011.
Ils élèvent des brebis laitières en Agriculture biologique, avec transformation fromagère et vente directe.
D’où vient ce projet ?
Le projet initial de Laure et Nicolas a toujours été de créer une ferme dans laquelle existerait une entité sociale forte, en lien avec l’activité agricole de leur ferme. Depuis 2017 cet accueil a pu prendre forme avec une structure adaptée et des animaux éduqués à la médiation animale.
Cette activité découle de la formation initiale d’éducateur sportif de Nicolas et a été possible grâce à une longue période de travail auprès de public handicapé, de rencontres et de formations au handicap et à la médiation animale.
Comment ça fonctionne ?
Nicolas accueille sur la ferme du public polyhandicapé avec des troubles du comportement (troubles psychotiques, troubles autistiques…), en réponse à des demandes de familles privées ou d’équipes éducatives institutionnelles.
Il accueille une à 3 personnes maximum en même temps sous forme d’accompagnement individualisé, lors de séances régulières de 20 min à 2 h en fonctions des capacités des personnes accueillies.
Il travaille avec deux ânes et une chienne qui sont spécialement éduqués pour cette activité, mais il associe aussi tous les animaux de la ferme : brebis, cochons, lapins, basse-cour …
Accompagnement par :
Groupe de travail du CIVAM
Institut français de zoothérapie
Réseau ASTRA (Agriculture sociale et thérapeutique en Rhône-Alpes)
Aspects financiers
La priorité était d’avoir une structure agricole viable économiquement avant de mettre en place l’accueil, celui-ci n’apporte qu’une plus-value.
L’activité d’accueil n’est pas très génératrice de revenus pour le moment, mais elle a quand même permis un apport d’argent supplémentaire sur la ferme grâce auquel ils ont embauché un salarié à temps partiel pour les aider sur les travaux agricoles.
L’accueil est facturé en fonction du temps des séances, mais n’inclut pas le cout des investissements, notamment le cout du bâtiment dédié à cette activité, pour que son prix reste abordable.
A ce jour c’est l’activité fromagère qui leur permet d’avoir un revenu.
Points forts et difficultés
les grands points forts
- Une ouverture sociale sur la ferme, un partage avec le public de leur chance d’être agriculteurs et de vivre au quotidien avec des animaux.
- Ce projet génère de l’emploi sur la ferme et permet à Laure et Nicolas de pouvoir confier leur ferme à une personne salariée de confiance pour prendre un weekend ou partir en vacances de temps en temps.
- Cette nouvelle activité permet de changer d’ambiance, de sortir du quotidien des activités agricoles et de se nourrir du lien avec le public.
- La demande d’accueil a été forte dès la création d’activité, grâce aux réseaux créés en amont lors de la construction du projet.
les difficultés
La difficulté principale vient de l’emploi du temps très chargé des personnes accueillies, qui impose à Nicolas d’aménager son temps de travail en fonction des créneaux horaires qui lui sont demandés.
L’activité d’accueil peut s’articuler avec l’activité agricole grâce à l’organisation au sein du Gaec mais surtout grâce à la mutualisation du travail agricole qui permet de gagner du temps et de la disponibilité : une entraide forte avec un voisin boulanger-paysan pour les travaux de fenaison, de récolte… mais aussi un magasin de producteurs et une CUMA. Ce réseau quotidien est indispensable.
Le statut du Gaec impose un temps limité pour l’activité d’accueil par rapport à l’activité agricole au sens propre. Nicolas et Laure ont du repasser devant la commission d’orientation Gaec pour demander une extension d’activité agricole vers l’accueil, qui doit cependant rester occasionnel. Ils se limitent donc à 3 demi-journées par semaine, qui comprennent le temps d’accueil sa préparation.
Conseils de Nicolas et Laure
Une ferme a par nature tout le potentiel pour être un support d’accueil, avec ou sans bâtiment spécifique à cet usage.
Pour développer l’accueil social ou thérapeutique sur une ferme, Nicolas conseille en priorité de se former et de réfléchir dès le début de son installation à l’organisation dans l’espace et le temps de cette activité.
L’accueil doit être adapté par chaque agriculteur en fonction de ses envies, ses capacités. Il faut garder le choix du public, des horaires… en fonction de son propre projet d’accueil et de son organisation.
Attention à bien se renseigner sur les statuts possibles pour cette activité d’accueil.
Ressources
L’accueil social et thérapeutique à la ferme correspond à de l’accompagnement personnalisé de public en difficulté, dans ce cas de personnes polyhandicapées, sur la ferme.
L’animal sert de médium entre la personne accueillie et l’accompagnant, en vue d’améliorer les capacités cognitives, physiques et psychologiques de la personne en difficulté.